L'expatriation, une histoire toute rose ?

Aujourd'hui, Dimanche 22 Septembre, c'est l'anniversaire de mariage de mes parents. Trente cinq ans d'amour, de complicité, de fidélité mais aussi certainement d'épreuves qu'ils ont traversés à chaque fois soudés main dans la main.

Ce schéma se retrouve aussi du côté des parents de Steve, et on l'espère de notre côté également. En tout cas, on fera tout pour et on semble plutôt en bonne voie.

Je ne reviens pas sur notre histoire d'amour mais cela fait 14 ans que nous sommes ensemble sur 28 ans de vie. Des moments difficiles, des épreuves, on en a déjà eu, un paquet même mais cela ne nous a que rapproché. On ne s'est jamais lâché.

On se connait par coeur et on a surtout les mêmes attentes, espoir sur notre projet d'expatriation et sur la vie de manière générale.

Dire que tout a été rose et parfait depuis notre arrivée ici, sur le sol canadien, serait vous mentir.

On est passé par des moments de doutes, de questionnements, d’interrogations et même d'inquiétudes. Parfois en même temps, d'autres fois en décalé, mais nous avons réussi à gérer. On n'en ai qu'au début, on en a conscience et je pense que c'est déjà le premier point le plus important.

Je suis tombée sur un schéma (de Céline Chabée) qui m'a parlé de suite, sur les différentes phases par lesquelles on passe lors d'une expatriation

Et c'est EXACTEMENT ça !

Au début, on marche à l'adrénaline, on est tellement excité à l'idée de vivre cette aventure, on est impatient, plein d'espoir et de projets.

Puis rapidement on se confronte aux premières difficultés, désillusion ..

On doit gérer les questions administratives, gérer la fatigue et les enfants. On est un peu nostalgique, on a plus nos repères habituels, on doute, on perd confiance.. On se questionne beaucoup. Avons nous fait le bon choix ? Notre vie en France n'était elle pas bien finalement ?

Et en discutant, en se rappelant le pourquoi du comment on en est arrivé là on s'est rassuré. Faire le montage de nos vidéos, articles nous ont énormément aidé. Mettre des mots, des sentiments sur ce que l'on vit en ce moment même est super important. On arrive a ressortir les choses positives et à relativiser les choses plus négatives.

Et enfin, on est là l'un pour l'autre et surtout on a encore beaucoup de ressources et d'espoirs.

Puis au fil du temps et surtout de l'installation, on a prit nos marques, on s'est créé de nouvelles habitudes. Les lieux, la langue, les mentalités .. bref ce qui nous semblait si différent, étrange devient familiers.

Au début, je ne sortais pas de la maison sans le GPS, même pour aller au supermarché.. Je stressais à mort à l'idée de prendre la voiture seule (une grosse automatique, pas du tout ce que j'avais l'habitude de conduire), avec des routes, panneaux, signalisation différentes.. Puis arrivée au magasin, je tournais 10 000 fois dans les mêmes rayons, je me perdais, je cherchais à retrouver les produits que je connais, dont j'ai l'habitude..

Au final, trois mois après notre arrivée cela me fait sourire. C'est en gardant ce type de comportement que je suis sûr on va droit à l'échec. Il ne faut pas chercher à recréer à l'identique ce que l'on avait. Il faut pouvoir s'adapter tout simplement. Se laisser la chance de découvrir !

Enfin, reprendre un rythme : travail, école, garderie.. est primordial. Il donne des bases solides.

Nous sommes en plein dans la phase d'adaptation en ce moment, au début même. Mais on est tellement confiant en notre projet, en nous, en notre couple.

Quand on me dit qu'on a de la chance de vivre ça, ça à le don de m'énerver.. Non. Non ! Partir comme on l'a fait, tout plaquer, quitter un poste confortable, tout vendre, notre maison, nos affaires, laisser la famille.. c'est prendre des risques, ce n'est pas de la chance. Il faut juste à un moment donner se donner les moyens !

Nos parents ont toujours était là pour nous, c'est certain, mais ce qu'on a, on l'a mérité, gagné. On ne l'a volé à personne.

On pourrait aussi choisir la facilité et rester dans notre cocon comme certains, et c'est tout à fait légitime et compréhensible, c'est confortable après tout, mais il ne faut pas se plaindre ensuite, être jaloux ou avoir des regrets. Chacun vit sa vie comme il l'entend mais surtout TOUT LE MONDE PEUT LE FAIRE !

Ce qui me fait venir au point le plus important, la base de tout : le couple. Si le projet est réfléchi, désiré, à deux, foncez !

En revanche si l'un des deux n'y pense que pour le bonheur du 2e, abandonnez de suite l'idée. Au même titre, si le couple est déjà fragilisé, ce n'est pas en mon sens, pas la meilleure idée.

S'expatrier, changer de vie, c'est un énorme bouleversement, une tornade qui arrive dans nos vies. C'est un peu comme la naissance d'un enfant, tu as beau être préparé ou tu penses l'être mais cette partie d'inconnue chamboule tes repères, te déstabilise. On le sait, un enfant autant voulu soit il ne répare pas un couple. Et bien l’expatriation c'est pareil.

Les bases doivent être solide pour surmonter cette épreuve.

Les chiffres font clairement peur mais ne nous étonne même pas..

Enfin voilà vous l'aurez comprit, on est pas dans le pays des bisounours ! Encore aujourd'hui, trois mois après notre arrivée, on a nos petits coup de blues de temps en temps. Les fêtes de Noel, l'éloignement de la famille va se faire ressentir et il faudra s'armer de force pour les affronter mais ensemble avec Steve, je sais qu'on va y arriver tant qu'on regarde tous les deux dans la même direction.

Je vous laisse avec quelques conseils qui me semble très bon à prendre, à méditer..