top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurPandi Po' Family

Travail : mon poste en tant qu'éducatrice en garderie..

Chose promise, chose due, je vous fais enfin mon retour sur cette expérience..


Je ne reviens pas sur les raisons qui ont fait que j'ai choisi d'exercer en garderie avant de commencer mon travail en tant qu'infirmière, je vous ai déjà expliqué mes raisons sur notre vidéo YouTube.


Bref, j'ai commencé à travailler le 12 Août 2019 dans un CPE (Centre de la Petite Enfance) dit " Montessori".

Je me suis retrouvée dans un groupe d'enfant de 18 mois à 3 ans,3 ans 1/2.

1ere impression, les locaux sont plutôt pas mal. Il y a de l'espace, de nombreuses activités, des choses sur les murs. Cela ressemble à l'image que tu te fais d'une garderie. C'est "vivant". Je me suis aperçue trés rapidement que ce n'était pas qu'une impression en fait. Les enfants sont plutôt turbulents, agités, excités, ça cris de partout, ça pleurt aussi. Le volume sonore est hard !

Je me demande rapidement ce que je fais là, moi qui voulait en finir avec le fait de rester à la maison à gérer les enfants, à vouloir trouver un travail à l'extérieur, reprendre une vie sociale.. Je me retrouve avec 20 fois plus d'enfants que ce que je venais de quitter à la maison, qui plus est, des enfants qui ne sont pas miens. (et ça je vous assure qu'en terme de patience, ça fait toute la différence !!)

La journée se passe, je suis les consignes des autres éducatrices, je fais comme je peux, du mieux et je me rappelle toute la journée de pourquoi je suis içi, que cela va permettre à Steve de débloquer son visa. A cette heure là, rien n'avait plus d'importance que ça. C'était ma priorité ! Ma part du contrat à valider.

Seulement, je me retrouve très vite en difficulté.. Une des éducatrices avec qui je suis, me fait me questionner.. Elle a un comportement inapproprié avec les enfants.. Dans sa façon de s'exprimer, on sent un trés fort caractère et surtout une autorité qui est respecté, craint certainement, par les enfants. Elle crie. Beaucoup. Trop en fait. Elle ne parle que rarement, ne se penche pas à la hauteur des enfants..

Bon, on a pas tous le même seuil de tolérance il faut croire.. je prends sur moi, et les enfants eux, prennent sur eux. Ils ont l'air habitué..


Puis vint l'étape de la sieste. Un joyeux bordel, voilà le mot qui me vient à l'esprit.

Toujours autant excité, énervé, certains n'ont vraiment pas envie de dormir. On essaie de les calmer, de les apaiser tant bien que mal mais il y a des "resistants". La fameuse éducatrice revient à la charge. Elle crie toujours autant, malgré le fait qu'il y en ai qui dorme ou qui essaie.. elle cris "couche toi" "sur le ventre", puis les gestes accompagne rapidement ses paroles. Elle s'assoit vers un enfant, le force à se mettre sur le ventre, il se débat, elle crie, il essaie de relever sa tête, elle lui plaque au sol.. elle maintient à présent son petit corps au sol avec l'aide de sa jambe et de ses mains. Il crit à son tour, puis finit par se résigner, (fatigué ? apeuré ?) je ne sais pas mais il finit par s'endormir.. je suis tout simplement choquée de la scène à laquelle je viens d'assister. Je lui demande à l'éducatrice, encore ébahi par cette vision, pourquoi avoir réagit ainsi ?

Elle me dit qu'avec cet enfant, il n'y a que ça qui marche..

whow.. j'ai du mal à suivre.. comment un endroit qui prône la bienveillance, peut tolérer cela ??

Je comprends très vite qu'il y a beaucoup de non dit et que si je tiens à ma place, il faut respecter ce que l'on demande. J'en parle avec d'autre éducatrice, certaines sont aussi étonnées que moi et d'autres non, d'autres appliquent par mimétisme la façon de fonctionner de la fameuse éducatrice. Car oui cela fonctionne, l'enfant finit par s'endormir, elle considère certainement cela comme une victoire. En tout cas, je m'aperçois que cette personne est là depuis des années, et que toutes celles arrivés après ne disent rien.

Les jours d'après je vois d'autre choses aussi troublantes. Une couverture placée sur la tête d'un enfant pour le cacher de la "soit disant lumière du jour" malgré son refus à être dessous. Elle crit, ne lui laisse pas le choix. Elle me demande même un jour d'en faire autant avec un enfant assis à côté de moi. Je refuse.

Je prends sur moi, encore et toujours et je me fais la promesse de reunir toutes les informations, d'écrire tout ce que je vois pour en parler, mettre à profit les 4 semaines nécessaires pour valider le visa de Steve en réunissant un max de choses.


Un autre jour, un enfant dans la cour avait fait mal à un autre. En "réflexion" (punition en gros..) la même éducatrice, lui demande de tenir la lanière du porte clés, qu'elle avait attaché à son pantalon tel "un animal en laisse". L'enfant n'ayant pas d'autres choix que de suivre les mouvements de "sa propriétaire". Je la vois encore tout sourire, dire à une autre éducatrice qu'elle devant rentrer dedans et lui donner la charge de l'enfant en lui disant "tiens je te donne ma laisse" ..

Ecoeurant. Je n'ai pas d'autres mots qui me viennent à l'esprit.

J'ai assisté à la scène, impuissante.


J'y suis retourné chaque jour en espérant faire quelque chose de bien pour les enfants, en essayant de me mettre à côté, dans la mesure du possible, des enfants les plus durs à s'endormir, dans l'espoir de leur épargner la colère de Madame.


Un matin alors qu'il faisait froid, nous étions avec les enfants dehors. Obligation de la direction, aller dehors le plus possible, même si il pleut.. bref c'est encore un autre sujet. Mais ce jour là les petits avaient froid, moi même j'étais frigorifiée, je me tenais dans la cour avec les bras croisés pour essayer de me réchauffer. La directrice est passée par là et je me suis prise une remarque. Que je n'avais pas le droit d'avoir les bras comme cela, que cela donnait une mauvaise image aux parents. LA GROSSE BLAGUE.. je suis tombée de haut ce jour là. Tout est question d'apparence en fait.. En 10 secondes elle m'a jugée et a jugée les heures passées auprès des enfants sur une position. Bref j'ai compris la mentalité..


Concernant le reste du personnel n'est pas aveugle. Je ne suis pas la seule à voir ça. Je ne comprends pas..


Puis un jour, on a une réunion de service. Je l'apprend 2h avant, pas le temps de me préparer mais je me dit que c'est l'occasion d'aborder pour nous, en équipe, des difficultés que l'on rencontre. J'essaie d'en discuter, je vois que je suis prise de haut. On me remballe c'est le mot. Je m'aperçois à ce moment là que je suis seule en fait. Tout le monde se taît. Alors qu'elles sont les premières à râler, mais la devant une autorité supérieure, bouche cousue. Je comprends très vite, que tout est hypocrite ici. Cela ne va servir a rien que je parle mise à part me porter préjudice. SI je prononce le mot maltraitance je ne serais pas suive, elles vont m'abandonner c'est certains. Elle préfére parler de problème existentielles comme à savoir, est ce qu'on enlève la peau des pommes pendant 1h30.. grand débat ! vous voyez le niveau..


Je prends sur moi, encore et toujours et j'attends ce fameux jour, celui du visa de steve.

Nous l'avons eu hier. Plus une minute à perdre, je suis tout simplement dans l'incapacité de me taire et de retourner travailler comme s'y de rien n'était. J'ai passé ma soirée hier à rédiger une lettre et je me suis présenter ce jour au travail en demandant à voir la directrice. J'ai attendu plus d'une heure qu'elle soit disponible et je lui ai annoncé que je ne reviendrais pas. Nous avons lu ensemble ma lettre. J'ai donné les informations nécessaires.

Rester serait accepter, cautionner ce que je vois et je ne peux plus. Je suis arrivée à saturation.

Je ne sais pas si cela aura une quelconque incidence, j'espère que oui mais en attendant j'ai fais ce qu'il me semblait primordial j'ai dénoncé. J'espère que cela donnera le courage à certaine d'en faire autant, j'espère avoir ouvert une bréche.


En tant que professionnel de la santé, citoyenne, mère et humaine tout simplement je ne pouvais pas ne pas le faire.

Je suis maman, je ne peux m'empêcher de penser à mes propres enfant quand je vois ça..


J'ai pris sur moi pour y aller chaque jours.. un jour après l'autre, en barrant mentalement les jours dans ma tête, en calculant parfois durant la sieste, le nombre de jours restant..


La directrice a finit par me dire que c'était dommage que je parte, qu'elle aveit eu des retours positifs des parents sur moi. Oui dommage c'est bien le mot, moi je pense surtout à ses enfants. J'espère que je n'ai pas fait ça pour rien et surtout que la direction va ouvrir les yeux et se concentrer sur les priorités pas sur les apparences..


--

Pour information je ne donnerai pas plus de détails sur cette histoire ou cette garderie, j'ai pris les mesures nécessaires pour dénoncer aux services compétents.


1 435 vues2 commentaires

Posts récents

Voir tout
bottom of page